Le combat des titans

Ce matin nous quittons Kyoto en direction de Nagoya. Ayant demandé un taxi la veille à notre logeuse, nous avons la surprise de la voir arriver pour nous conduire personnellement à la gare de Kyoto. En effet, ayant vu tous nos bagages, elle a préféré nous conduire car elle pensait qu’aucun taxi n’aurait pu nous embarquer. Pendant le trajet, nous apprenons en vrac qu’il fait toujours chaud à Kyoto, que les enfants vont être maintenant en congé pour 1 mois et demi, que les télés japonaises dépeignent un portrait peu reluisant de l’Europe et de l’Amérique (pas assez sécure pour y voyager), qu’il a plu tout le mois de juin, qu’on ne doit pas s’inquiéter lorsqu’on roulera avec le camping car, … bref un chouette petit échange.

Une fois déposés, nous embarquons sans encombre dans le Shinkansen en direction de Nagoya où on arrive 35 minutes plus tard (le train normal aurait lui mis 2h30). Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel, nous nous mettons en quête d’un Lawson (une enseigne de supérettes locales) afin d’imprimer nos billets pour aller assister à la demi-finale du tournoi de sumo. Heureusement, nous avions reçu un explicatif de la procédure à suivre pour les imprimer car sinon, nous serions encore toujours occupés à essayer de comprendre les différentes étapes à suivre.

Nos sésames en main (sésames durement acquis une nuit à Bruxelles, le décalage horaire obligé), nous nous mettons en route pour la Dolphin arena.

Après avoir été guidés par une aimable japonaise nous voyant un peu perdu, nous prenons place dans notre carré personnel. L’espace est très restreint pour quatre surtout avec nos longues asperges (c’est officiel, Manu est à présent le 3e plus grand de la famille) mais nous avons une magnifique vue sur l’arène.

Tout au long de l’après-midi, nous allons assister à de nombreux combats, les catégories de combattants allant crescendo des amateurs aux seniors. L’arène va se remplir au fur et à mesure que nous approchons les combats les plus attendus. De clairsemée à notre arrivée, la salle finit par être complète quand commence les combats principaux à 15h30. Le cérémonial évolue également en fonction des catégories. Alors que les amateurs vont plus rapidement au combat, les intermédiaires et les seniors commencent à jeter du sel sur le Dohyo mais font aussi preuve de plusieurs tentatives d’intimidation. Le cérémoniel prend d’ailleurs parfois plus de temps que certains combats. Il est également marrant de voir que les cousins sur lesquels s’asseyent les sumotoris évoluent en épaisseur et en personnalisation en fonction de la catégorie dans laquelle ils combattent.

Avant chaque catégorie, une présentation est faite de chaque combattant. Ils défilent également tous autour du Dohyo en habits d’apparat. Ensuite chaque combat est annoncé par un crieur/chanteur avant que le juge sur le Dohyo lance le combat. Des juges « de lignes » se répartissent également autour du Dohyo et interviennent en cas de doute. C’est un peu le Var du sumo. A partir de la dernière catégorie, viennent se glisser des publicités des sponsors à la manière d’un combat de boxe, des enfants défilent avec des banderoles.

L’arbitre sur le Dohyo

Le crieur annoncant les combattants

La présentation des combattants

Les arbitres qui délibèrent

Les pubs

La démonstration qui termine le tournoi

Ce fut une superbe expérience, assez étonnante quand on voit la réaction des spectateurs qui pouvaient s’emballer pour un combat eux d’ordinaire si calmes et posés. Nous avons même vu des personnes pleurer de joie quand leur favori remportait la victoire.

Après ce spectacle enchanteur, nous rentrons à pied à l’hôtel via un parc qui traverse une partie de la ville et qui abrite toute une série de food trucks et de cafés où se restaurer. Nous y reviendrons pour y manger un bout. Adeline souhaitant terminer sur une note sucrée, nous faisons la file chez le glacier tendance du quartier, ce qui nous a pris pas loin d’une demi-heure. Ceci dit, la glace était très bonne et très crémeuse.

Nagoya nous laisse une première impression de ville assez moderne, jeune et dynamique. On en verra plus demain.